L'illusion collective est un phénomène pas toujours bien compris, mais bien connu en psychologie.
L'hystérie de masse est capable, au sein d'une population entière, de provoquer d'étranges croyances, mais également des symptômes bien réels.
Le cerveau humain est capable de trouver des liens même là où il n'en existe pas, car il est avide de choses rationnelles.
Une croyance s'éteint non parce que les personnes deviennent raisonnables, mais parce que l'illusion a reçu un contrôle magique et une reconnaissance symbolique.
S'il y a besoin d'un exemple, nous pouvons citer cette anecdote :
Sur la côte ouest des États-Unis, au printemps 1954, se produit un inquiétant phénomène. De nombreux propriétaires de voitures signalent des creux, des bosses et des petits trous qui parsèment leurs pare-brise. Même une base aéronavale a des voitures criblées de ces mystérieux trous.
Le 14 avril, un quotidien de Seattle parle de ces phénomènes étranges dans sa une et, à partir de là, tout s'emballe. La nuit même, la police de Seattle reçoit 242 appels de personnes ayant constaté le phénomène. Plus de 3000 voitures endommagées sont dénombrées. Le maire de la ville en appelle au président Eisenhower. Les explications sont : des poussières météoritiques, des retombées radioactives liées à un test de bombe H, un nouvel émetteur radio de la marine capable de convertir les oscillations électroniques en oscillations physiques, le champ magnétique terrestre étant déplacé, des rayons cosmiques ou pontes d'insectes dans le verre des pare-brise.
L’explication est trouvée par des physiciens et des chimistes de l'université de Washington mandatés pour enquêter. Ils écrivent dans leur rapport que ces phénomènes augmentent proportionnellement avec le kilométrage et l'âge de la voiture.
Les quotidiens locaux ont pendant plusieurs jours, consacré leur une non pas à des phénomènes mystérieux, mais ils ont simplement relaté le fait que des habitants ont pour la première fois regardé leur pare-brise au lieu de regarder à travers lui.
Toutes ces personnes ont été victimes d’une illusion collective.