Il est assez amusant, comme quoi les rôles sont souvent inversés, que l'on donne de la valeur à ce qui ne devrait pas et que l'on confonde le bien avec le mal. J'écris ce petit texte pour donner suite à un article que j'ai lu « Grandir dans l'ombre d'un frère ou d'une sœur malade » dans Le Figaro du lundi 4 octobre 2021
Il serait plus pénible de vivre dans la même maison avec une personne qui souffre que d'être la personne qui souffre, car s'il est vrai que vous devez vous en occuper, là il y a épuisement. Mais quand vous êtes simplement un enfant qui doit éviter de faire du bruit, qui est gêné par les cris de douleur de son frère ou de sa sœur, qui est perturbé par les allers-retours du monde médical (infirmier, infirmière, aide-soignante...), Madame la journaliste, vous n'êtes pas magnétiseuse certes, mais êtes-vous réellement certaine que ce n'est pas plus pénible d'être celui qui crie de douleur, qui ne peut pas bouger, que d'être celui qui peut gambader, jouer et qui, surtout, a un avenir. En d'autres temps, je pense que vous auriez dit que vous aviez affaire à un sociopathe. Je vous accorde qu'avec le fait d'être magnétiseur, mon empathie est obligatoirement exacerbée. Comment peut-on dire que l'on est dérangé par les cris de souffrance de son voisin qui a le cancer pendant que l'on fait une bonne soirée entre amis ?
Comment développer l'amour universel
Pas comme vous écrivez ! Il est également écrit dans cet article que « l'agressivité est un sentiment pourtant naturel et nécessaire au sein d'une fratrie qui permet aussi de se construire et de se préparer à la vie en société ». Je n'ai pas la même vision de la vie en société, pour moi le but n'est pas de vivre en guérilla ou en guerre civile. Quant au sentiment d'agressivité, il est loin d'être naturel et nécessaire à l'époque où nous vivons, sauf si, bien entendu, vous vivez encore dans une caverne ou désirez manger votre voisin. C'est l'esprit d'entraide, de bloc, d'appartenance et surtout d'amour qui devrait prédominer dans une fratrie ou comment se connecter à l amour universel ? Le pédopsychiatre Olivier Revol, dans l'ouvrage de Muriel Scibilia dit : « il est essentiel de permettre à la fratrie d'exprimer son agressivité, de l'aider à mettre des mots sur ce qu'elle ressent ». Encore une fois, comment recevoir l amour universel ? non à l'agressivité, oui à l'amour, à la tendresse et à la compassion. Ce qui est juste, c'est qu'il y ait toujours le dialogue dans le respect, sans crainte et sans représailles directes ou indirectes et conscientes ou inconscientes.
Comment ressentir l'amour universel
Il serait beaucoup plus judicieux de leur faire comprendre qu’ils ont réellement une chance de pouvoir commencer leur existence dans de meilleures conditions, mais sans en avoir honte, car ce qui arrive à un autre membre de la famille n'est pas leur faute. Ce qui n'empêche pas de pouvoir avoir à certains moments des souffrances, des peurs ou d'être harcelé. Dans tous ces cas, il faut qu'ils sachent qu’ils doivent parler.
D’après une enquête menée par l'Observatoire de la vie familiale de l'Isère en 2016 auprès de 1.220 familles dont l'un des enfants est porteur d’un handicap, 33 % des sœurs et frères souffrent du regard des autres enfants. Je trouve que c'est peu, habituellement, ce n'est pas 33, mais plus de 50 % des enfants qui souffrent du regard des autres.
Le vrai cas qui est le plus déstructurant pour un enfant est de vivre à l'ombre d'une sœur ou d'un frère mort qui sera toujours le plus beau, le plus intelligent et le plus gentil. Aucun adulte n’osera remettre en question la souffrance de l'adulte ayant perdu l'un de ses enfants, bien que chacun sache que cela n'est pas juste et que c'est très malsain pour le parent. Là, nous nous trouvons dans une situation inextricable, sans solution où l'enfant ne peut trouver sa place, n'a aucune utilité et ne peut rien apprendre. Seul un parent peut aider à remédier à la situation, sans violence et sans incompréhension. La compassion d’un guérisseur magnétiseur peut logiquement être important.
Comment contacter l'amour universel
Ces enfants grandissant auprès d’un proche « souffrant » ont la chance de pouvoir connaître la vie bien avant les autres. Si au lieu de rendre ces enfants jaloux en les mettant à l'écart, on leur permettait de trouver une place de choix en adéquation avec leur âge, sans leur demander des choses au-dessus de leurs moyens, ils auraient alors la connaissance des vraies valeurs, des vrais besoins, de l'instabilité des situations qui peuvent basculer en une fraction de seconde. Souhait d’un magnetiseur : on pourrait surtout leur permettre de devenir des êtres compréhensibles, tolérants, attentionnés et remplis d'amour pour leurs proches et pour les autres participants à la création d'une société moins sauvage (moins agressive) et plus aimante.